Si les fautes d’orthographe sont monnaie courante - 19,4 fautes en moyenne en 2021 sur une dictée d’à peine 67 mots - certains individus souffrent d’un véritable trouble de l’écriture : la dysorthographie.
La dysorthographie fait partie, comme la dyslexie, des troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit. Plus qu’un simple “retard”, ils se traduisent par des difficultés du cerveau à traiter les informations. Ils sont durables : un enfant dyslexique et/ou dysorthographique restera un adulte peu à l’aise avec la lecture ou l’écriture !
Comment détecter ces troubles et peut-on réellement en venir à bout ? Revenons sur cette pathologie souvent mal ou méconnue.
Dyslexie, dysorthographie : troubles de l'apprentissage chez l’enfant
La dysorthographie étant un trouble des apprentissages, elle se repère la plupart du temps chez l’enfant : celui-ci ne progresse pas à la même vitesse que les autres et accumule du retard.
[module-10]
Contrairement à une idée reçue, les troubles dys- ne sont pas liés à une déficience intellectuelle : au contraire, des enfants précoces peuvent souffrir de dyslexie et/ou de dysorthographie.
[/module-10]
Quelles différences entre dyslexie, dysorthographie ?
La dyslexie : un trouble de la lecture
[module-5]
La dyslexie (du grec lexie = la lettre) désigne une difficulté à lire un texte : une personne dyslexique ne parvient pas à identifier exactement les lettres et les sons qui leur sont associés. Cela entraîne plusieurs difficultés, comme des confusions entre les sons, entre les caractères, des inversions ou des ajouts de lettres : le tout engendrant une lecture problématique, poussive et anormalement lente.
[/module-5]
L’enfant ou l’adulte dyslexique n’arrive pas à mémoriser les mots qu’il voit et ne peut donc pas les comprendre. Ce phénomène entraîne souvent des difficultés d’écriture. Il peut en effet développer une dysgraphie (trouble de la graphie, c’est-à-dire du langage écrit) et/ou une dysorthographie.
La dysorthographie : un trouble de l’écriture
[module-5]
La dysorthographie se caractérise par l’incapacité d’apprendre à écrire correctement. L’enfant dysorthographique éprouve tout d’abord des difficultés à bien entendre les sons et à les transcrire ; c’est ensuite l’orthographe des mots et les règles d’orthographe qu’il peine à mémoriser et à appliquer.
[/module-5]
La dysorthographie est souvent liée à la dyslexie, car les personnes qui ont du mal à décoder les lettres et à lire ne pourront pas se concentrer sur le sens des mots, ni sur leur orthographe.
Confusions, inversions et déficit de mémorisation : les conséquences de la dysorthographie
La dysorthographie est un trouble qui génère :
-> Un problème d’identification des sons et dans leur transcription écrite (confusion entre les sons proches tels que les p/b, s/z, j/z, etc.) ;
-> Des troubles sémantiques, c’est-à-dire des difficultés à mémoriser les mots et à distinguer les homonymes (pain/pin, chœur/cœur, etc.) ;
-> L’impossibilité de retenir les règles grammaticales et orthographiques, de conjugaison, d’accord et de syntaxe conduisant à de nombreuses erreurs dans le langage écrit ;
-> Des problèmes liés au lexique orthographique, entraînant une difficulté à mémoriser l’orthographe des mots. Le même mot écrit peut être perçu différemment au sein du même texte par la personne atteinte de dysorthographie.

Les symptômes : comment détecter la dysorthographie ?
Une difficulté à l’écrit ne veut pas forcément dire que l’enfant est dysorthographique, mais certains signes peuvent être révélateurs de ce trouble spécifique.
[module-5]
Au-delà des fautes d'orthographe, de grammaire et de conjugaison nombreuses et répétées, certains éléments peuvent alerter la famille et les enseignants, notamment :
- une difficulté à reconnaître, à identifier des lettres malgré leur utilisation ;
- une certaine aisance à l’oral, mais un écrit problématique ;
- une écriture difficile, même dans la recopie d'un texte ;
- une démotivation et un sentiment d’échec vis-à-vis de l’écrit (lecture ou écriture) qui mènent à une baisse importante de l’estime de soi.
[/module-5]
Diagnostic de la dysorthographie
Si des éléments peuvent donner un premier avertissement chez le jeune enfant, on attend généralement la fin du CE1 pour rechercher un trouble des apprentissages.
Avant ce niveau scolaire, tous les éléments du langage écrit ne sont pas encore acquis et il est donc difficile de distinguer un trouble neuronal comme la dysorthographie d’un simple retard ou d’une acquisition un peu lente.
Si toutefois les troubles persistent, il est nécessaire de faire appel à un spécialiste afin de demander un bilan orthophonique. Cette demande de diagnostic peut être à l’initiative de la famille ou du corps enseignant.
Dispositif de rééducation
Si le diagnostic confirme la dysorthographie, une rééducation orthophonique peut être mise en place afin de trouver des méthodes particulières pour aboutir à une meilleure maîtrise du langage et à une assimilation de ses règles de base.
En lien avec le travail de l’orthophoniste, certains aménagements pédagogiques associés à des outils adaptés pourront faciliter les apprentissages et permettre à l’enfant de bien vivre sa scolarité. Faire une dictée tous les jours ne lui sera en effet d'aucune aide !
[module-2]
Comment procéder ? Vous pouvez par exemple mettre à disposition un ordinateur doté d’un correcteur orthographique qui permet de se consacrer au sens et au fond de l’apprentissage en dépassant la barrière de l’écrit.
[/module-2]
[module-5]
Parfois, l’équipe pédagogique peut également mettre en place un projet d’accompagnement personnalisé (PAP) pour s’adapter au rythme et lacunes de l’enfant dysorthographique :
- évaluations à l’oral ;
- supports pédagogiques adaptés ;
- ajout de temps pour la réalisation des tâches et exercices ;
- aide humaine pour l'assister au quotidien.
[/module-5]
L’enjeu est de taille : soulager du problème de l’écriture et refocaliser l’attention sur une bonne assimilation des connaissances. La marge de progression n’en sera que meilleure !
Causes, solutions et traitements chez les adultes
La dysorthographie : ses causes chez les adultes
La dysorthographie est souvent décelée lors des apprentissages fondamentaux à l’école, elle est donc associée à l’enfance et à l’adolescence.
[module-5]
Mais ce trouble n’en est pas moins présent chez l’adulte :
- une personne diagnostiquée dys- dans son enfance demeure dysorthographique : dans ce cas particulier, plus le diagnostic aura été établi tôt, plus les aides auront été efficaces. Le stade de la dysorthographie pourra ainsi être différent selon les personnes, en fonction du traitement mis en place par le passé ;
- un adulte qui n’a jamais été diagnostiqué dys-, mais qui présente des symptômes de dysorthographie.
[/module-5]
Dans le dernier cas et pour poser rapidement un diagnostic, discutez avec votre médecin traitant : il saura vous guider dans les étapes à suivre. Des examens seront réalisés auprès de différents professionnels de santé à l’issue desquels des adaptations peuvent être à prévoir pour vous aider dans votre vie quotidienne et professionnelle.
Pallier les troubles du langage : outils pour la vie professionnelle
Aujourd’hui, de nombreuses technologies nous aident à améliorer son orthographe et à fluidifier nos tâches.
Si utiliser un ordinateur apparaît une évidence, connaissez-vous les applications d’assistance à la rédaction et à la relecture ?
MerciApp est un correcteur orthographique complet : il souligne non seulement les fautes d'orthographe, mais aussi de grammaire et de syntaxe, et en propose une correction pertinente. Pour les adultes atteints de troubles dyslexiques ou dysorthographiques, cet outil sera d'une aide précieuse !
[cta-main]
La reconnaissance du handicap des troubles du langage
Outre les aides, les outils et les aménagements, une meilleure visibilité et une reconnaissance de ces difficultés est nécessaire dans le monde du travail.
La reconnaissance de ce handicap, car c’en est un, est un moyen de favoriser une meilleure performance des personnes dysorthographiques.
[module-5]
Lorsque le diagnostic est posé, il est possible de demander une reconnaissance de handicap à la MDPH, la Maison Départementale des Personnes Handicapées : cette attestation permet d’obtenir des aménagements, comme des outils spécifiques, des aides financières ou des repos aménagés.
[/module-5]
Cela aide de plus à une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap au sein des entreprises.

La dysorthographie : trouble durable, mais viable
Et pour cause : la visibilité des personnes dyslexiques-dysorthographiques est un enjeu majeur pour une meilleure égalité des chances au sein de notre société.
Adultes : changer les perceptions sur la dyslexie dysorthographie
[module-2]
"Il est vraiment mauvais en orthographe : si seulement il avait pu faire plus de dictées ! ..." : qui n'a jamais entendu cette phrase ? La dimension sociale de l'orthographe et du langage écrit est une donnée importante dans la perception des troubles du langage, mais les préjugés ont parfois la dent dure !
[/module-2]
Pour beaucoup, un mauvais écrit est lié à un défaut d'apprentissage ou de pratique, symptomatique d'un ancien mauvais élève. La dyslexie-dysorthographie étant un trouble du système nerveux, il est important de la considérer comme telle et d'en envisager les solutions.
Non, les enfants dys ne sont pas fainéants
Travailler sur la meilleure reconnaissance de ce handicap à l'école est primordial pour la réussite des enfants, mais aussi pour leur santé. Actuellement, les difficultés de l'élève dys sont nombreuses : face à la dictée, quelle angoisse ! Des troubles psychologiques viennent souvent s’ajouter aux troubles du langage chez l’enfant.
[module-10]
Face à la dyslexie dysorthographie, mais également à la dysgraphie, il est important de rebattre les cartes : il s'agit d'un dysfonctionnement du cerveau, non d'une fainéantise par rapport aux règles de la langue française et à sa sainte orthographe !
[/module-10]
Lutter pour une meilleure prise en charge à l'école des troubles du langage, c'est lutter pour un meilleur apprentissage de tous et une meilleure performance dans l'entreprise de demain.

