Les figures d’insistance • Figure de style

11 minutes

Une figure d’insistance est une figure de style qui sert à accentuer un ou plusieurs éléments du discours pour en révéler l’importance, la gravité, la subtilité, l’ironie, la poésie, l’effet humoristique, etc.

L’insistance permet de fixer l’attention du lecteur ou de l’auditeur sur le développement d’une idée, l’expression d’un sentiment, les traits d’un personnage, le caractère d’une situation, l’atmosphère d’une scène de vie, l’importance d’une information, l’impact d’un slogan.

La figure d’insistance utilise différents procédés pour rythmer une action, ajouter une valeur émotive, jouer sur la force persuasive, donner corps à une abstraction, apporter de l’éclat ou colorer une description. Le correcteur MerciApp vous accompagne aussi dans la compréhension de la linguistique. Suivez le guide !

Plan de l'article

La répétition

Étymologie : Le mot répétition est issu du latin repetitio désignant l’action de redemander quelque chose ou le fait d’être dit ou exprimé plusieurs fois.

La répétition a des formes très variables car elle peut être lexicale (répétition de mots) ou syntaxique (répétition de groupes dans la construction de la phrase, du paragraphe). C’est une figure d’insistance consistant à répéter un mot, une expression, un groupe de mots ou un ensemble de mots. L’opération consiste donc à ajouter des éléments identiques, « les uns sur les autres ».

Ce procédé est très présent chez les auteurs, les poètes, les dramaturges, les paroliers, les humoristes, dans la publicité, en politique. Il permet d’introduire de l’émotion, de mettre en valeur une description, d’intensifier le caractère dramatique ou fantastique du contexte, d’accentuer l’effet épique, ironique ou comique.

Cette liste d’éléments répétitifs produit de l’insistance ou de l’exagération, souvent utilisées pour une critique, positive ou négative.

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Répétition lexicale

Dans une phrase ou une partie de phrase, redoublement d’un mot.

Exemples :

Il était fou, mais fou d’elle.

Il nageait, nageait, nageait toujours vers le large jusqu’à disparaître de ma vue.

La Corse, la Corse, toujours la Corse, choisiras-tu une autre destination cet été ?

Répétition syntaxique ou parallélisme

Reprise de groupes syntaxiques identiques et juxtaposés sous forme d’une succession de phrases, de vers ou parties de vers, de groupes de mots, sans qu’ils soient forcément les mêmes mais construits de la même manière, par parallélisme, pour appliquer au texte une symétrie, une régularité et conférer davantage de lyrisme et d’émotion.

Exemples :

Elle avait beaucoup ri, elle avait beaucoup pleuré.

S’il m’écoutait il ne partirait pas, s’il m’écoutait il serait heureux.

Elle est douce et rêveuse, il est brusque et efficace.

Il était d’une paresse, d’une paresse incroyable.

Le ciel était rose, la mer était rose, jusqu’à se confondre à l’horizon.

« Les vents nous auraient-ils exaucés cette nuit ?Mais tout dort, et l’armée, et les vents, et Neptune. »(Jean Racine, Iphigénie, acte I, scène I)

La redondance

Étymologie : Le mot redondance est issu du latin redundantia désignant le trop-plein, l’excès, le débordement.

La redondance est une figure d’insistance basée sur la répétition d’un mot ou d’une idée en les formulant différemment dans une même phrase, sans apporter d’information nouvelle, mais reprend une information déjà donnée.

Ce procédé utilise une abondance excessive de mots, de redites, de synonymes, d’ornements stylistiques, dont la justification est de renforcer l’expression du sujet traité, de souligner la réalité sensible. La redondance est souvent critiquée pour sa lourdeur et son emphase.

Cependant, elle constitue aussi le moyen d’éviter la perte d’informations lors d’un discours ou d’un dialogue, les répéter est l’assurance d’être compris.

Particulièrement utilisée en poésie et en narration, elle donne une dimension contemplative, une intensité en insistant sur le superflu.

Exemples :

Il l’a tuée, achevée, il a causé sa mort de ses propres mains.

Elle a tout mangé, elle a fini son assiette.

Je l’affirme, je l’assure, je le certifie, il quittera son pays sous peu.

La mer était calme, paisible, immobile, étale.

Le pléonasme

Le mot pléonasme est issu du latin pleonasmus et du grec pleonasmos désignant le surnombre, la surabondance, l’exagération.

Le pléonasme est une figure de style qui se définit comme l’addition, dans une même phrase, de mots ou d’un ensemble de mots de sens identique ou comparable, contenant dans tous les cas les mêmes informations.

Comment se forme un pléonasme ? Il comporte des éléments qui ne sont pas sur le même plan syntaxique : un nom suivi d’un adjectif, un verbe suivi d’un adverbe, un adjectif suivi d’un complément, le second terme reprenant le sens du premier.

Le pléonasme peut également être employé de manière involontaire, par étourderie ou méconnaissance de la langue, il est alors considéré comme une faute. On parlait autrefois d’une « périssologie » désignant un discours superflu.

Exemples :

Un gel glacé couvrait le pare-brise.

Je descends en bas et remonterai en haut quelques bouteilles.

Ils ont aperçu une île isolée entourée d’eau.

Elle n’a pu renseigner le touriste car en effet elle ne connaît pas la ville.

Il a d’abord marché puis ensuite s’est mis à courir.

Elle avait prédit à l’avance son brillant avenir.

Qu’est-ce que tu me fiches là avec toutes ces fiches ?

Remarque : Ne pas confondre pléonasme et synonymie. Le pléonasme, comme nous l’avons vu précédemment, n’est jamais placé sur le même plan syntaxique, au contraire du synonyme. Comparons les deux exemples suivants.

Exemples :

Le ciel était constellé d’étoiles. (pléonasme – adjectif + nom)

Le ciel était magnifique, merveilleux. (synonymie — adjectif + adjectif)

Le pléonasme est employé sciemment pour produire un effet stylistique, renforcer une expression ou mettre en valeur un élément de la phrase, en l’annonçant par exemple en début de phrase et en le reprenant en fin de phrase.

Exemples :

Il n’avait qu’un projet seulement.

Pour de vrai, dis-moi la vérité.

Un autre événement s’est reproduit.

Je l’ai vu, de mes yeux vu.

Le pléonasme permet aussi de donner de l’énergie au discours en stimulant l’imagination du lecteur ou de l’auditeur ou pour introduire un effet humoristique.

Exemples :Tu parles d’un rêve, c’est un mauvais cauchemar !

Comme je les plains avec leur paire de jumeaux.

La différence entre le pléonasme et la redondance est que le premier présente une similitude dans les termes énoncés, la seconde offre une nuance supplémentaire, une gradation.

Exemples :

Sortez dehors ! (pléonasme)

Achats divers et variés. (redondance)

L’anaphore

Étymologie : Le mot anaphore est issu du grec anaphora signifiant « porté en arrière » avec l’idée de « rappeler le souvenir de ».

L’anaphore est la répétition ou la reprise d’un même mot ou d’un même syntagme (plusieurs mots) en début de phrases, de propositions, de paragraphes, de groupes de mots, de strophes ou de vers qui se suivent. Elle introduit un élan rythmique dans un énoncé, souligne le sens d’un mot, insiste sur une idée, nourrit une obsession, amplifie un sentiment, utilise éventuellement l’emphase pour donner de l’importance à une personne, un objet, crée enfin un effet de symétrie par ce procédé répétitif.

Cette symétrie permet de scander l’énoncé, produit un écho musical, dégage une énergie, procure une dynamique au texte ou soutient un plaidoyer, enfin introduit de la gravité, de la puissance voire de la solennité. Cette figure joue aussi bien sur le rythme que sur le sens.

À force d’insistance et de répétition, l’anaphore permet de susciter l’attente de la chute ou du dénouement, en ménageant même un effet de surprise.

Cette figure est très courante en poésie, en littérature et au théâtre, prisée par les publicistes et les paroliers, présente dans les tribunes politiques, les chaires universitaires ou religieuses, dans l’éloquence du barreau.

Exemples :

Et vous avez voyagé, et vous avez parcouru le monde…

Il vous fallait renoncer, il vous fallait partir, votre obstination annonçait cette destruction.

« Il y aura des fleurs tant que vous en voudrezIl y aura des fleurs couleur de l’avenirIl y aura des fleurs lorsque vous reviendrez. »(Aragon, Le musée Grévin)

Vous, qui avez su me parlerVous, qui ne craignez ni rien ni personneVous, qui êtes si sensible et si douxVous, qui à toute heure cultivez l’humourVous, qui serez celui qui me comblera

« Sur la jungle et le désertSur les nids sur les genêtsSur l’écho de mon enfanceJ’écris ton nom »(Paul Eluard, Liberté)

« Il pénétra dans la chambre du gouverneur. Il dora la gypserie du plafond ; il descendit jusqu’au trumeau ; il éveilla un pétillement irisé en se coulant le long du biseau de la glace ; il toucha le globe de la pendule ; il serpenta d’un chandelier à un chinois, à une opaline bleue, à une tabatière en bois des îles ; il glissa sur le marbre de la cheminée et il fouilla l’embrasse des rideaux ; il sauta sur un bras du fauteuil ; il resta longtemps en suspens, rectiligne, moiré de poussières citronnées ; il se percha finalement sur le dos d’une bergère ; il y circula ; il tomba sur le tapis ; il en déchiffra l’écriture coranique ; il entreprit d’escalader le mur en remontant de rose en rose la tapisserie et il s’éteignit finalement sur un trophée à cuirasse du haut-relief de l’imposte, en laissant une lumière vineuse. »
(Jean Giono, Noé et L’Iris de Suse)

Florence, ville de lumièreFlorence, mère des artsFlorence, terre des saveursFlorence, perle de Toscane

Tu me dis : pars si tu veux mais loinTu me dis : reste si tu veux mais agisTu me dis : aime si tu veux mais ne m’oublie pas

« Paris a froid Paris a faimParis ne mange plus de marrons dans la rueParis a mis de vieux vêtements de vieilleParis dort tout debout sans air dans le métro. »(Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926)

« J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques, […] ;J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, […] ;J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheriesHystériques, la houle à l’assaut des récifs, […] ;J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides […] ;J’ai vu fermenter les marais énormes, […] ; »(Arthur Rimbaud, Le bateau ivre, 1883)

L’anaphore est l’une des figures les plus présentes dans les paroles du rap français.

« Un peu d’oseille, un peu de toiUn peu de haine, un peu de joieUn peu de elle, un peu de moiUn peu de peine, un peu d’émoi »(Dinos, Spleen)

N’oubliez de découvrir nos autres contenus sur les figures de style :

Figure d’amplification

Figure de substitution

Figure d’opposition

Figure d’analogie

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