Le mode subjonctif exprime le doute, l’indécision, le fait pensé, souhaité ou redouté, le fait non réalisé ou incertain, sur lequel la personne qui parle ne veut pas s’avancer.
Il s’emploie dans les propositions principales ou indépendantes.
Il comporte quatre temps :
- deux temps simples (le subjonctif présent et le subjonctif imparfait) ;
- deux temps composés (le passé et le plus-que-parfait).
Le temps du verbe de la proposition principale conditionne le temps du verbe de la proposition subordonnée.
- Si le verbe de la principale est au présent ou au futur de l’indicatif, le verbe de la subordonnée est au subjonctif présent pour exprimer une action présente ou future.
Exemples :
Il cherche la personne qui puisse le rendre heureux.
Il trouvera la personne qui veuille partager sa vie.
-> Valeur de présent
Le verbe de la subordonnée est au subjonctif présent quand il marque la simultanéité de l’action décrite par le verbe de la proposition principale. Ce dernier quant à lui peut être au présent, au passé, au futur ou au conditionnel.
Exemples :
J’apprécie qu’il soit parmi nous ce soir.
Elle aimerait qu’il veuille rester dîner.
-> Valeur de futur
Ce temps n’existant pas dans le mode subjonctif, le verbe de la subordonnée est au subjonctif présent quand il marque la postériorité de l’action décrite par le verbe de la proposition principale.
Exemple :
Je ne suis pas certaine que nous ayons (que nous aurons) du beau temps demain.
Plan de l'article
Rappels sur le présent du subjonctif
Le présent du subjonctif plus communément nommé : subjonctif présent est le plus utilisé des quatre temps du subjonctif.
Dans les propositions indépendantes ou principales :
-> Il exprime un souhait :
Exemple :
Pourvu qu’elle finisse par être punie pour toutes ses méchancetés.
-> Il s’emploie dans une exclamation avec ou sans « que » :
Exemples :
Qu’il soit remercié pour son aide !
Vive les vacances !
-> Il marque une supposition :
Exemple :
Qu’il essaie encore de me faire marcher et je me vengerai.
-> Il exprime un ordre ou une défense :
Exemples :
Que personne ne sorte !
Qu’elle ne prenne pas l’ascenseur, il est en panne.
Dans les propositions subordonnées :
-> Il marque le doute :
Exemple :
Je crains qu’il ne soit pas à la hauteur de mes attentes.
-> Il marque la certitude :
Exemple :
Je ne connais pas de plante qui puisse vivre sans eau.
-> Il marque un degré d’intention, de désir ou exprime un but :
Exemple :
Il doit naviguer tout le jour pour qu’il atteigne les côtes avant la nuit.
-> Il exprime une condition :
Exemple :
Venez dîner ce soir à moins que vous ne préfériez demain soir.
-> Il exprime la possibilité après les verbes à tournure impersonnelle :
Exemple :
Nous irons à la plage demain qu’il y ait du vent ou pas.
-> Il marque une opinion, une déclaration, une perception (après les verbes craindre, croire, redouter, etc. ou les verbes penser, estimer, supposer, etc., à la forme négative).
Exemples :
Il redoute qu’elle ne lui parle plus jamais s’il avoue sa faute.
Il craint qu’il soit encore en retard pour prendre l’avion.
Je ne pense pas qu’il soit capable de dire la vérité.
-> Il marque un souhait ou exprime un sentiment avec ou sans « que ».
Exemples :
Qu’il puisse revenir à Pâques, voilà tout ce qu’elle souhaite.
Puisse-t-il les rejoindre en Corse, c’est son seul espoir.
Je suis triste qu’il parte au mois de juin.
-> Il est employé après un superlatif.
Exemple :
C’est le meilleur restaurant que je connaisse.
->Il est employé dans les compléments de subordonnées après les locutions conjonctives : afin que, à moins que, avant que, bien que, de peur que…
Exemple :
Afin qu’il réussisse son concours, il s’est inscrit aux cours de soutien.
Remarque : La locution conjonctive après que (que l’on peut remplacer par quand) gouverne l’indicatif, même si, à tort, le subjonctif est souvent employé.
Ils iront au cinéma après qu’ils auront mangé. (indicatif)
Les règles de conjugaison du subjonctif présent
Les verbes en français sont classés en trois groupes distincts.
-> Le 1er groupe est constitué des verbes dont la terminaison à l’infinitif est -er et au participe présent -ant.
Exemples :
Manger, chercher, appeler, acheter (sauf le verbe aller qui appartient au 3e groupe).
-> Le 2e groupe est constitué des verbes dont la terminaison à l’infinitif est -ir et au participe présent -issant.
Exemples :
Pétrir, meurtrir, flétrir, trahir, s’assoupir.
-> Le 3e groupe comprend les verbes dits « irréguliers » dont la terminaison à l’infinitif varie selon les modèles -ir, -oir, -re et au participe présent -ant. Le verbe aller dont la terminaison à l’infinitif est -er fait cependant partie de ce groupe.
Exemples :
Bouillir, conquérir, tressaillir, ; valoir, prévoir, avoir ; boire, croire, être.
Préambule sur les verbes des 1er, 2e et 3e groupes au subjonctif présent
Le subjonctif présent de tous les verbes, excepté avoir et être, se forme au moyen du radical du verbe conjugué auquel on ajoute les terminaisons :
‑e, ‑es, ‑t, ‑ions, ‑iez, ‑ent
– Le « e » final de la 1re personne du singulier se transforme en « é » lorsqu’il y a inversion du sujet « je » et du verbe. Cette particularité touche exclusivement le verbe pouvoir.
Exemple :
Penses-tu que je puisse lui pardonner ? Puissé-je lui pardonner.
Remarque : La réforme de l’orthographe de 1990 préconise le remplacement du « é » par un « è » pour être plus conforme à la prononciation courante ; ainsi, la graphie puissè-je est considérée comme correcte.
Les verbes du 1er groupe au subjonctif présent
AIMER
que j’aime
que tu aimes
qu’il, qu’elle ou qu’on aime
que nous aimions
que vous aimiez
qu’ils ou qu’elles aiment
CHANTER
que je chante
que tu chantes
qu’il, qu’elle ou qu’on chante
que nous chantions
que vous chantiez
qu’ils ou qu’elles chantent
DÉSIGNER
que je désigne
que tu désignes
qu’il, qu’elle ou qu’on désigne
que nous désignions
que vous désigniez
qu’ils ou qu’elles désignent
Remarque : Les verbes du 1er groupe dont l’infinitif se termine par ‑gner (désigner), ‑iller (surveiller), ‑ier (oublier) et ‑yer (délayer), ne varient que d’un « i » aux 1re et 2e personnes du pluriel du subjonctif présent (que nous désignions, surveillions, oubliions, délayions) comparés à celles de l’indicatif présent (désignons, surveillons, oublions, délayons). Ce « i » de différence ne s’entend pas à l’oral et peut donc entraîner des fautes d’orthographe au subjonctif.
Que faire pour éviter l’oubli du « i » au subjonctif ? Il suffit de remplacer le verbe du 1er groupe par un verbe du 2e ou du 3e groupe.
Exemple :
Il faut que nous désignions un nouveau secrétaire ou bien que nous désignons un nouveau secrétaire ?
Remplaçons le verbe désigner par le verbe élire (du 3e groupe) :
Exemple :
Il faut que nous élisions un nouveau secrétaire et non que nous élisons.
Le verbe doit être conjugué au subjonctif, on écrira donc :
Il faut que nous désignions un nouveau secrétaire et non que nous désignons…
Les verbes du 2e groupe au subjonctif présent
RÉUNIR
que je réunisse
que tu réunisses
qu’il, qu’elle ou qu’on réunisse
que nous réunissions
que vous réunissiez
qu’ils ou qu’elles réunissent
FLEURIR
que je fleurisse
que tu fleurisses
qu’il, qu’elle ou qu’on fleurisse
que nous fleurissions
que vous fleurissiez
qu’ils ou qu’elles fleurissent
Les verbes du 3e groupe au subjonctif présent
VOIR
que je voie
que tu voies
qu’il, qu’elle ou qu’on voie
que nous voyions
que vous voyiez
qu’ils ou qu’elles voient
COMPRENDRE
que je comprenne
que tu comprennes
qu’il, qu’elle ou qu’on comprenne
que nous comprenions
que vous compreniez
qu’ils ou qu’elles comprennent
COURIR
que je coure
que tu coures
qu’il, qu’elle ou qu’on coure
que nous courions
que vous couriez
qu’ils ou qu’elles courent
Remarque : Les verbes du 3e groupe qui se terminent par -cevoir à l’infinitif (apercevoir, concevoir, décevoir, percevoir, recevoir) remplacent le « c » par un « ç » (c cédille) devant le « o » de la terminaison.
APERCEVOIR
que j’aperçoive
que tu aperçoives
qu’il, qu’elle ou qu’on aperçoive
que nous apercevions
que vous aperceviez
qu’ils ou qu’elles aperçoivent
DEVOIR
que je doive
que tu doives
qu’il, qu’elle ou qu’on doive
que nous devions
que vous deviez
qu’ils ou qu’elles doivent
PRÉVOIR
que je prévoie
que tu prévoies
qu’il, qu’elle ou qu’on prévoie
que nous prévoyions
que vous prévoyiez
qu’ils ou qu’elles prévoient
SAVOIR
que je sache
que tu saches
qu’il, qu’elle ou qu’on sache
que nous sachions
que vous sachiez
qu’ils ou qu’elles sachent
VOULOIR
que je veuille
que tu veuilles
qu’il, qu’elle ou qu’on veuille
que nous voulions
que vous vouliez
qu’ils ou qu’elles veuillent
VALOIR
que je vaille
que tu vailles
qu’il, qu’elle ou qu’on vaille
que nous valions
que vous valiez
qu’ils ou qu’elles vaillent
-> Les verbes asseoir (ou s’asseoir) et rasseoir (ou se rasseoir) présentent deux formes possibles dans leur conjugaison au subjonctif présent.
ASSEOIR
1re forme
que j’asseye
que tu asseyes
qu’il, qu’elle ou qu’on asseye
que nous asseyions
que vous asseyiez
qu’ils ou qu’elles asseyent
ASSEOIR
2e forme
que j’assoie
que tu assoies
qu’il, qu’elle ou qu’on assoie
que nous assoyions
que vous assoyiez
qu’ils ou qu’elles assoient
Attention ! Le verbe aller, bien que se terminant en -er, est un verbe irrégulier du 3e groupe.
ALLER
que j’aille
que tu ailles
qu’il, qu’elle ou qu’on aille
que nous allions
que vous alliez
qu’ils ou qu’elles aillent
Les verbes « avoir » et « être » au subjonctif présent
AVOIR
que j’aie
que tu aies
qu’il, qu’elle ou qu’on ait
que nous ayons
que vous ayez
qu’ils ou qu’elles aient
ÊTRE
que je sois
que tu sois
qu’il, qu’elle ou qu’on soit
que nous soyons
que vous soyez
qu’ils ou qu’elles soient